Lot n° 344
Estimation :
15000 - 20000
EUR
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: 34 000EUR
Attribuée à Adam Weisweiler (1744 - 1820), maître en 1778 - Lot 344
Attribuée à Adam Weisweiler (1744 - 1820), maître en 1778
Table à jeu de Brelan en acajou et placage d'acajou flammé en chevrons bordé de filets d'ébène, le plateau centré d'un cassetin amovible recouvert d'un bouchon à six casses où se plaçait jeux de cartes, argent et jetons, pouvant recevoir un flambeau ou lampe bouillotte, il est retenu par trois languettes en acier qui permettent de le libérer. Le plateau ceint d'une lingotière pose sur quatre pieds fuselés cannelés terminés par des toupies réunies par une entretoise à baguettes entrelacées centrées d'un pot à feu.
Epoque Louis XVI.
Porte une ancienne étiquette attribuant la table à l'ébéniste Riesener avec la mention : " cette table appartient à la princesse Pauline Bonaparte "
(Petites usures et manques, une languette mobile manquante)
Provenance : Collection du marquis de Gontaut Biron puis collection privée.
Haut. : 73 cm - Diam. : 90 cm
Originaire d'Allemagne Adam Weisweiler est un ébéniste d'une grande notoriété pour la période, initié dans les ateliers de David Roentgen, Il va très rapidement développer son propre style et recevoir de nombreuses commandes dans toute l'Europe, notamment par l'intermédiaire du marchand-mercier Dominique Daguerre et de la maison Lignereux, pour lequel il livre ses ouvrages de manière régulière. Il devient ainsi le fournisseur de la cour de France, de marie Caroline d'Autriche, reine consort de Naples ou encore de Maria Federovna, belle fille de l'impératrice Catherine II. Il survivra à la Révolution française Il continuera de produire des meubles sous l'Empire notamment pour la reine Hortense pour la famille Bonaparte. On retrouve enfin également sa production dans les collections du prince de Galles, futur Georges IV d'Angleterre.
On connait un certain nombre de ces tables réalisées par Weisweiler avec des variantes de fonction, table à thé, table à déjeuner, guéridon ou encore table à jeux comme la nôtre. Très appréciées à l'époque par la société de l'Ancien Régime on retrouve sur toutes ces tables le style de cet ébéniste dans le dessin de l'entretoise caractéristique à baguettes entrelacées, ainsi qu'une ligne très simple qui se rapproche du style Chippendale pour l'influence anglaise.
La table de Brelan fait son apparition sous Louis XIV c'est en 1770 que cette table devient circulaire. On possède de nombreuses descriptions de la table de Brelan ; A la fin du XVIIIe siècles deux jeux ont fait fureur le Brelan et la Bouillotte, on jouait au brelan à 2, 3, 4, ou 5 personnes le jeu comprenait 32 cartes. Le but était de réunir dans sa main 3 cartes de même valeur du plus haut niveau possible (l'ordre décroissant étant valet, As, Roi, Dame, 10, 9, 8 et 7. On tirait au sort pour désigner le donneur. Celui-ci distribuait 3 cartes à chaque joueur. Chacun déposait un enjeu au milieu de la table le joueur en possession du Brelan de la meilleure valeur ramassait la totalité des mises et la partie était terminée (Larousse 1873). Le Brelan atteint son apogée au XVIIIe siècle ; Mme de Sévigné a ce mot désabusé : " Quelle folie de perdre tant d'argent à ce chien de Brelan ". La Bruyère, fin observateur des moeurs de son époque, écrit " Je ne m'étonne pas qu'il y ait des brelans publics comme autant de pièges tendus à l'avarice des hommes, comme des gouffres ou l'argent tombe.
Bibliographie :
P. Lemonier, Weisweiler Paris 198, P. 92-94.
P. Arizzoli- Clementel, le mobilier de Versailles XVIIe et XVIIIe siècles Tome 2 p.127.
A Stella, Demeures Historiques. Résidences d'Ambassadeurs à Paris, Paris 2010, S. 116-117.
P. Kjellberg, le mobilier français du XVIIIe siècle, paris 1998, p.863-874
Réf. : Vente Artcurial 5 déc. 2017 Lot 201 Table à thé.
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